L’ACTUALITÉ VUE PAR JÉRÔME DESPEY, PRÉSIDENT DU SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE
Le salon International de
l’Agriculture est un amplificateur
Alors que les crises bouleversent nos repères, le Salon International de l’Agriculture reste un lieu unique, où la fierté, la convivialité et l’authenticité côtoient sans détour les inquiétudes rurales et les défis paysans. Derrière chaque stand s’expriment des problématiques, des vérités, mais aussi les germes du changement. Amplifier tout cela, c’est notre force, car le SIA est avant tout un salon profondément humain, un espace de rencontres et d’échanges où se croisent les expériences et les aspirations, offrant un véritable champ des possibles.
Nous entrons dans une période qui en rappelle d’autre ! Aléas climatiques, aléas économiques, aléas de vie, aléas internationaux. Beaucoup auront l’impression d’un « déjà vu » ! Et pourtant, chacun sent bien que l’agriculture française est à un tournant.
Nous ne cessons de perdre notre rang et notre place dans l’échiquier agricole international. Je laisserai ici les enjeux politiques, préférant me concentrer sur ce que peut faire notre Salon International de l’Agriculture pour soutenir les artisans de la terre.
Nos 9 jours ont de nombreuses vocations et je ne serai pas exhaustif, mais il m’apparaît important de rappeler que :
- Nous sommes un lien efficace pour faire valoir initiatives et innovations
- Nous sommes un lien durable et unique pour rapprocher agriculture et société
- Nous sommes le moyen bienveillant où se rencontrent tous les acteurs des filières agricoles
- Nous sommes un chemin important où politiques et décideurs viennent en nombre rencontrer les territoires et les terroirs de notre beau pay
J’oublie par nature toutes les fonctions que remplit notre évènement. J’aime à rappeler que nous accueillons en moyenne 600 000 visiteurs. Imaginons collectivement le nombre et le type d’échanges possibles.
Dans nos allées, tout est amplifié. Les colères comme les espoirs, les souhaits comme les demandes, les arbitrages comme les décisions, les rêves comme les réalités !
Premier salon de France, nous avons conscience (je parle des 12 000 personnes qui y travaillent chaque jour) de la responsabilité que l’on a. Pas une crise ne passe les mailles du filet du salon.
On « monte » au salon, on « débarque » au salon, on « file » au salon… Dans tous les cas, quelle que soit la dénomination, beaucoup ont un message à passer sous la houlette de la plus grande ferme de France. Forum des idées, agora en temps réel, espace des échanges libres, pour autant, il nous faut des règles afin que chacun puisse s’exprimer, dans le respect collectif.
Le bonheur, la convivialité et la joie ont bien sûr toute leur place au SIA, c’est même notre ADN. Mais nous ne pouvons pas faire fi de l’humeur rurale et des soucis paysans ! Quitte à amplifier, nous devons tout amplifier ! Derrière chaque stand, il y a souvent l’expression d’un problème, le souci de la vérité, les prémices du changement, les graines de la solution. Oui, il y a tout cela et le salon est fier de faire grandir ces sentiments qui paraissent contradictoires alors qu’ils ne sont que complémentarité.
Un dernier message que j’ai à cœur de porter. On appelle notre salon de bien des mots, la plupart positifs, mais s’il devait être un jour débaptisé, il s’appellerait « le salon de l’humain d’abord ».
Entre l’éleveur et le parisien attentif, entre le céréalier et l’étudiant curieux, entre le maraîcher et le retraité intéressé, entre le viticulteur et la jeune cadre supérieure surinformée venant de Metz ou Marseille, entre le pêcheur et la maman célibataire courageuse et volontaire, tout est possible, c’est d’ailleurs notre champ, le champ des possibles !
Jérôme DESPEY
Président du CENECA, Président du Salon International de l’Agriculture, Président du SIA’PRO, Organisateur-propriétaire du Championnat du Monde du Cheval Arabe, Président du Salon du Cheval de Paris